Courrier envoyé au Maire de Grenoble, aux Adjoints à la Ville de Grenoble ainsi qu’aux Présidents de Groupe
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Les Unions de Quartiers et les collectifs de proximité sont et resteront le socle de base du processus de participation des habitants à la décision publique !
Au delà de leur domicile, les habitants s’investissent d’abord dans leur quartier. Les Unions de Quartier (UQ) leur en donnent la possibilité ; elles fournissent un travail bénévole visant à intégrer les demandes et souhaits des citoyens dans la décision publique.
Que ce soit pour le projet de la gare, le réaménagement des quais, les nouvelles lignes de tramway, la densification urbaine, les projets pour la petite enfance, l’embellissement de la ville ou l’animation intergénérationnelle, … les unions de quartier ont récolté l’avis des habitants, organisé des débats contradictoires, porté des projets, proposé des améliorations, interrogé les décideurs et largement informé les habitants. Elles ont ainsi, dans un esprit de respect mutuel, enrichi les projets et suscité la discussion sur les grands problèmes urbanistiques. Or, ce travail leur semble méconnu.
Par ailleurs, les unions d’habitants, depuis plus de 100 ans, organisent des rencontres et fêtes de quartier où la mixité est vécue et développée ; chaque habitant y est accueilli et peut s’exprimer. Les UQ rassemblent des habitants de niveau social et de culture différents, que notre société n’aurait pas ordinairement réunis ; elles leur permettent de se connaître et de créer ces liens si précieux.
Depuis plus de cinquante ans, les UQ se concertent au sein du Comité de Liaison des Unions de Quartier (CLUQ) ; elles y traitent de thèmes impactant plusieurs d’entre elles, voire la ville entière et même l’agglomération. En effet, à partir de la cellule de base qu’est le quartier, le CLUQ a dépassé les limites de la commune en créant l’Association des Habitants du Grand Grenoble : Lien et Ouverture (LAHGGLO), qui conduit des réflexions concernant le territoire de la Métro et la Région Urbaine Grenobloise.
Dans un récent article (D.L., 17.4.12), Monsieur le Maire disait : « Il faut avoir une vision plus globale et raisonner en termes de secteurs, plutôt que de quartiers ». Les UQ ne l’ont pas attendu pour ce faire ; la plupart se sont investies dans les Conseils Consultatifs de Secteur, combinant ainsi les approches aux différents niveaux, le quartier, le secteur, la commune, l’agglomération et la région urbaine. Le CLUQ et LAHGGLO utilisent même des termes comme « multiscalaire » (travail à différents niveaux d’échelle) et « interscalaire » (interactions entre les différents niveaux).
Malheureusement, les UQ sont peu entendues ; la place qui leur est donnée lors des concertations est semblable à celle d’un habitant isolé. Lorsque des lettres sont envoyées par des UQ ou des habitants, les réponses tardent et consistent le plus souvent en un « copier-coller » du discours officiel. Les UQ ont le sentiment d’être utilisées, pour « faire bien » dans une ville soi-disant pionnière en matière de participation des citoyens à la décision publique.
Ces comportements, l’absence de considération sont générateurs de désengagement (« Ils ne nous écoutent pas », « Tout est ficelé d’avance »). Une Municipalité qui parle beaucoup de démocratie participative, et lui a même consacré une charte, devrait encourager le fonctionnement de toutes les instances de la démocratie locale ; des UQ valorisées et renforcées d’habitants plus sûrs d’œuvrer efficacement à l’amélioration de leur cité s’en porteraient mieux, et toute l’agglomération aussi.
Le Bureau du CLUQ, le 26 avril 2012.
Articles de presse à télécharger ici : Dauphiné Libéré du Mardi 17 Avril 2012 et du 19 avril 2012
Courrier droit de réponse envoyé au Dauphiné Libéré à télécharger ici : Droit de réponse article du Dauphiné Libéré
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