Hamid Debarrah a 20 ans à peine quand il arrive à Grenoble. Il est né à El Asnam, en Algérie, en 1954.
TrĂšs vite, il sait quâil sera photographe. Autodidacte, avec une exigence qui ne sâest jamais dĂ©mentie, il traque dans le quotidien de la ville les signes qui lui permettent de nous transmettre sa vision. En argentique, noir et blanc ou couleur, sa reconstruction du monde est lumineuse et dĂ©pouillĂ©e.
Professionnel depuis 1988, il expose rĂ©guliĂšrement. Ses photographies sont publiĂ©es dans de nombreux journaux, livres et magazines. Elles sont aussi prĂ©sentes dans des collections publiques (arthothĂšque de Grenoble, centre de la photographie de GenĂšve, etc.) et privĂ©es. “FaciĂšs inventaire”, une chronique du foyer de la rue TrĂšs-CloĂźtres Ă Grenoble, a Ă©tĂ© acquise par la CitĂ© de lâImmigration dans le cadre de sa collection permanente.
Hamid Debarrah collabore aussi réguliÚrement avec des écrivains, et en particulier avec Jean-Pierre Chambon:
⹠Carnets du jardin de la Madeleine, Jean-Pierre Chambon, récit, 8 photos de Hamid Debarrah
⹠«Ăcrire et peindre au-dessus de la nuit des mots», Ă©ditions Voix dâEncre.
- catalogue photographique (.pdf)
- DossierPresseDebarrah (.pdf)
« Comment faire en sorte quâune surface pleine ne soit pas dĂ©sespĂ©rĂ©ment plate ? La photographie est une image Ă©tale, diaphane, immatĂ©rielle pour ainsi dire, chargĂ©e paradoxalement de rendre compte du relief de la vie.
Le photographe contourne cette difficultĂ©, par diffĂ©rents artifices bien connus : Ă©tagement de plans plus ou moins nets ou flous, afin de suggĂ©rer la profondeur de champ ; adjonction dâun objet en premier plan, pour donner lâillusion dâun « creusement » de lâespace ; etcâŠ
Hamid Debarrah prend le parti contraire : il a choisi de ne photographier que des objets dĂ©pourvus de la troisiĂšme dimension⊠et de considĂ©rer ce quâil advient.
Dans cette suite dâimages, lâartiste a prĂ©levĂ© sur la voie publique des rebuts de notre sociĂ©tĂ© de consommation â emballages souillĂ©s ou rĂ©cipients compactĂ©s- quâil a photographiĂ©s en studio sur un fond uniformĂ©ment noir. Du coup, Hamid Debarrah nous propose une dĂ©monstration par lâabsurde. PhotographiĂ©es avec amour ces ordures promises Ă la poubelle, se trouvent soudain investies dâune incontestable prĂ©sence graphique ; et les souillures relĂšvent brusquement de lâĆuvre picturale â peinture abstraite, forcĂ©ment. Pourtant rĂ©duit a presque rien, le relief devient flagrant et la photographie se tient alors au plus prĂšs de la matiĂšre tangible. Mais le mot « reliefs » nâest-il pas en cuisine, le nom par lequel on dĂ©signe les dĂ©chets ? Hamid Debarrah a rĂ©ussi son exercice de haute voltige : donner Ă voir lâaplatissement, mais sans la moindre once de platitude.  »
Jean-Louis Roux.
Comments are closed, but trackbacks and pingbacks are open.